Au cœur du Centre de Jeunes d’Écublens
Qui n’a jamais entendu parler du Centre de Jeunes d’Écublens ? Si c’est votre cas, voilà des informations sur son fonctionnement.
Le Centre de Jeunes d’Écublens est un endroit, encadré par des spécialistes, qui accueille les adolescents de 10 à 25 ans. Ils peuvent s’y retrouver entre amis pour rencontrer d’autres jeunes. De nombreuses activités leur sont proposées pour se divertir et penser à autre chose que l’école et les études.
Nous vous proposons une immersion dans les coulisses de cet endroit avec deux interviews, une avec la médiatrice culturelle de ce centre et une avec le responsable de ce lieu qui travaillent aux côtés des adolescents.
Dans un premier temps vous trouverez l’interview de la médiatrice culturelle ci-dessous, puis celle du responsable sera publiée dans quelque temps.
Lara Manzini, la médiatrice culturelle.
En quoi consiste votre métier ?
Le médiateur culturel est une personne qui va travailler avec un public. Moi, mon public ce sont les jeunes et mon travail c’est de leur proposer des projets culturels et artistiques. Cela peut être, par exemple, un court-métrage. Les jeunes créent un film du début à la fin et peuvent apprendre des métiers en lien avec le cinéma. Des projets peuvent être également en relation avec la musique, la danse ou le théâtre,… C’est pour que les jeunes aient accès à plein de disciplines artistiques différentes. C’est ça mon travail, c’est de créer le lien avec la culture.
Quelles qualités sont nécessaires pour être médiatrice culturelle ?
Déjà, il faut être capable d’analyser le public avec lequel on travaille, au début on observe beaucoup les personnes avec qui l’on est, quels sont leurs intérêts, ce qu’ils aiment. Parfois, il y a des projets artistiques qui sont proposés par les jeunes, et moi je les aide à les réaliser. Parfois, c’est moi qui les propose. Par exemple : je suis auteure-compositrice, donc tout ce qui est musical, c’est moi qui vais le faire. Après, si c’est un projet sur le rap, ce n’est pas moi qui vais le faire, car je n’ai pas les compétences, je ferai donc venir quelqu’un pour l’atelier.
Quel est le profil des adolescents qui viennent au centre ?
Je suis là depuis trois ans et ça a beaucoup évolué, autant il y a de jeunes qui n’étudient plus, qui font des apprentissages, autant il y en a qui vont au gymnase, mais on les verra moins. Il y a beaucoup de cultures différentes qui viennent ici. Par contre, il y a plus d’hommes qui viennent, donc on tente de faire le maximum pour garder les filles. On essaye par exemple de trouver plus d’activités qui leur conviendraient. Mais on a quand même un public très varié.
Comment gérez-vous les problèmes entre les adolescents ?
En tant que médiatrice, j’ai un avantage ; les médiateurs essayent toujours de se mettre à la place de chaque personne, donc on va toujours essayer de savoir ce que l’un à voulu dire à l’autre, de reformuler ce que les jeunes veulent dire, exprimer.
Qu’est-ce qui vous motive à faire ce métier ?
L’art en général, moi j’adore la création. Faire des projets de création avec les jeunes je trouve ça génial ! On a plusieurs d’idées dans la tête et pour finir on a un résultat, tout ce que l’on avait imaginé dans notre tête, se concrétise devant nous, cela devient matériel, visuel. Il y a aussi les discussions. Où sont les limites dans l’art ? Qu’est-ce c’est la liberté ? Toutes les discussions que l’on a avec les jeunes sont fascinantes. C’est aussi de faire des projets en groupe, je trouve cela très intéressant.
Quels sont les avantages et/ou inconvénients de votre métier ?
On ne s’ennuie jamais, on crée des liens très intéressants. Il y a beaucoup d’échanges entre les jeunes et moi, on rencontre aussi des personnes différentes. Et ce n’est jamais pareil ! Chaque projet est différent, chaque jour est différent, les personnes sont différentes, les idées aussi. J’aime beaucoup la vision des jeunes de la société, je trouve que c’est important de toujours remettre en question, de secouer l’ordre établi. Par contre, il faut monter le projet, et parfois il faut mettre un peu de pression sur les jeunes. Mais j’aime mon métier. Les inconvénients sont tout petits par rapport à la joie que j’ai.
Avez-vous un beau souvenir, une belle anecdote, à nous raconter ?
Oh, j’en ai pleins ! Je pense que cela est plutôt dans ce que les jeunes ont pu me dire qui m’a beaucoup touchée. Il y a des jeunes qui m’ont dit que l’art ça les aidait vraiment, qu’ils se sentaient mieux, étaient plus heureux après. Et puis c’est le but ! Qu’ils aient un espace d’expression, qu’ils puissent dire ce qu’ils veulent. Ce n’est pas comme à la maison ou à l’école, où il y a des exigences sur eux. Ça m’a beaucoup touchée qu’ils me disent ça. Il y a aussi le Festival Ciné Jeunesse de Zurich, en 2017. Le premier court-métrage que l’on a fait avec les jeunes a été sélectionné ! Il a été diffusé devant 500 personnes, sur un grand écran. Il y a eu un article dans le journal, cela a été super ! Cela a demandé beaucoup d’investissements auprès des jeunes et ç’a payé.
Giovanna Piantini et Téa Masson
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