Hypnose: ne vous laissez pas leurrer
La télévision transmet énormément de clichés sur l’hypnose, tel le fait de pouvoir nous faire faire n’importe quoi. Mais il n’en est rien. Notre journaliste, hypnotiseur lui-même, démonte certains mythes.
Je vais vous parler d’hypnose de rue, une des trois formes d’hypnose reconnues (lire ci-dessous). C’est un phénomène arrivé en France en 2013 avec le livre « La voix de l’inconscient» par Jean-Emmanuel Combe. C’est lui qui fondera plus tard le blog Street Hypnose qui est le blog de référence en français dans le domaine.
Voici quelques idées reçues sur l’hypnose que je vais tâcher de corriger.
« On peut nous faire faire n’importe quoi »: En tant qu’hypnotiseur, il s’agit d’une des deux phrases que j’entends le plus et qui m’énervent. En séance d’hypnose, on ne fait que des suggestions à l’inconscient, lequel est dans un état dans lequel on fait les choses sans y réfléchir, et c’est à lui de les accepter ou pas. Et même si la personne est très ouverte, son inconscient bloquera toujours au moins ce qui peut la mettre en danger. Alors oui, on voit des gens comme ceux qui se nomment « fascinateurs » faire des choses incroyables, mais sachez que lors de spectacles comme ça, il y a des centaines de personnes dans la salle et que ces personnes ne sont pas choisies par hasard. Les hypnotiseurs prennent uniquement les gens identifiés comme « hyper-réceptifs » et qui acceptent beaucoup plus facilement les suggestions que les autres.
« Je ne suis pas réceptif » : C’est l’autre cliché le plus courant. Non, tout le monde est réceptif, mais à des niveaux différents. Il existe en gros trois catégories :
- « ^ « hyper-réceptifs » : ces gens acceptent très facilement les suggestions et sont hypnotisables rapidement et facilement.
- Les « réceptifs classiques » : ils acceptent moins facilement les suggestions mais sont quand même assez facilement hypnostisables avec un peu plus de temps.
- Les « peu-réceptifs » : Ce sont les gens qui se considèrent souvent comme « non-réceptifs » et qui sont très difficiles à hypnotiser. Mais en prenant le temps nécessaire et la bonne méthode, ces personnes sont quand même parfaitement hypnotisables même s’il sera compliqué de leur faire des choses trop complexes.
« C’est très complexe à faire » :C’est loin d’être aussi tranché. La théorie de l’hypnose est très simple. Personnellement, je l’ai apprise en une soirée. En pratique, il m’a fallu un mois et demi de pratique intense avant d’arriver à faire quelque chose d’intéressant, car il est très compliqué de savoir s’adapter aux personnes, de poser sa voix, de connaître les textes de base…
J’espère avoir détruit les clichés les plus connus. Je vous laisse avec un petit témoignage d’une personne que j’ai hypnotisée et qui souhaite rester anonyme:
« C’était très impressionnant. J’étais parfaitement consciente, mais j’étais incapable de bouger car cela me demandait beaucoup de force. Quand j’avais la main collée, par exemple, je savais qu’elle ne l’était pas vraiment mais il m’était impossible de la décoller. Ce fut à peu près pareil quand j’ai oublié mon prénom : je l’avais sur le bout de la langue mais impossible de le prononcer.»
Damien
Les trois types d’hypnose
- Hypnose thérapeutique : c’est une hypnose utilisée pour soigner des troubles psychologiques, tels que les problèmes de stress ou encore faire arrêter la cigarette.
- Hypnose de rue : c’est une hypnose que pratique la plupart des hypnotiseurs. Elle se pratique dans la rue sur des personnes inconnues ou connues. Le but de cette hypnose n’est pas de faire des choses impressionnantes, mais juste de faire vivre l’état d’hypnose aux volontaires en les plongeant tranquillement dans cet état.
- Hypnose de spectacle : c’est l’hypnose pratiquée par tout les « fascinateurs » comme Messmer, pour ne citer que le plus connu, qui font faire n’importe quoi aux volontaires. Elle ressemble énormément à celle de rue, mais elle a une éthique très différente. En spectacle, le but est de faire faire des choses impressionnantes, voir ridicules. C’est une éthique que tous les hypnotiseurs de rue comme moi ne cautionnons pas.
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